dimanche 22 avril 2012

Une ville nouvelle de... 1631 en Indre-et-Loire

Ville nouvelle, ville qui naît d'une volonté publique, qui se construit en peu de temps sur un territoire au paravant peu ou pas habité.
On pense à Cergy-Pontoise, Evry, Saint-Quentin-en-Yvelyne, Marne-la-Vallée ou encore Sénart.
Un peu moins à Richelieu (37).
Richelieu - Vue aérienne Géoportail

C'est Jacques Lemercier (l'architecte du Palais Royal et de la Sorbonne) qui est chargé de construire cette cité idéale par devinez qui... le Cardinal de Richelieu.

Le plan retenu est de type hippodamien (du nom de l'architecte grec). La ville fait 700 mètres de long sur 500 mètres de large et s'étend autours de deux axes de symétrie : l'un Nord/Sud (la Grande rue) et l'autre Est/Ouest (rue Traversière).

Le visite vault vraiment le détours. Une fois dans l'enceinte c'est comme si on plongeais dans la carte. Les rues sont à angle droit et on comprend instinctivement où sont installées les différentes fonctions de la ville : La place du marché et les commerces à l'entrée, les écoles et lieux de culte à l'opposé.
À ne pas louper, la pause sur la place Louis XIII (à proximité de l'office du tourisme). Si le décors planté est bien du XVIIe siècle, l'atmosphère y est très 1960, en fait, le temps c'est figé.

La lecture de la notice de Pérouse de Montclos dans la "bible" sur l'architecture moderne (Histoire de l'architecture française) nous apprend que la ville n'a jamais eu un peuplement conséquent, et ne s'est jamais développée (on le voit d'ailleurs clairement sur la photo aérienne).
Projet raté donc, comme si on pouvais ajouter à la définition officielle de ville nouvelle la notion d'échec. Je fais ici allusion au concept des villes nouvelles sur dalle (Evry, Cergy-Pontoise) qui sont également aujourd'hui un échec total du point de vu des circulations

Bref pas facile de créer une ville... Rien de mieux qu'une bonne citée romaine à côté d'une voie de circulation ou d'un fleuve avec des édifices qui ne servent plus et dont on peut utiliser les pierres pour construire de nouveaux bâtiments.

Quoi qu'il en soit, Richelieu est une expérience urbanistique à vivre absolument si vous vous trouvez entre Chinon et Poitiers.

vendredi 6 avril 2012

La tour Nobel (ou Initiale) - Un dinosaure à la Défense...

Photo Martin Moreau la tour côté esplanade,
au premier plan les arbres lumineux de Takis.

Cette tour de bureaux de 31 étages a été livrée en 1966. Les architectes Jean du Mailly (CNIT) et Jacques Dépussé s'inspirent de la tour SC Johnson Wax Research de Franck Loyd Right (à Racine, au Nord de Chicago) et font appel à Jean Prouvé pour les aider à mettre en oeuvre la façade. C'est Prouvé qui trouve le moyen de faire tenir l'édifice tout en le dotant de murs rideaux (c'est à dire des murs qui ne tiennent rien !). Le bâtiment est facilement reconnaissable avec ces angles arrondis si caractéristiques (mais ça, c'est l'idée piquée au génial Franck Loyd Right).
J'ai toujours cru que c'était la Tour Nobel qui avait inspiré Tati pour Playtime, mais non, c'était la tour Esso aujourd'hui détruite pour laisser place à "coeur défense". Petite vue de 1966 : la tour Nobel est au premier plan, le cnit au fond, la tour ESSO est entre les deux.

Photo piquée sur le site de www.vision80ch13.org,
consacré à un autre bâtiment emblématique du quartier

Pas grand chose dans la base du ministère sur l'aménagement du quartier de la Défense, ça manque !!! J'ai quand même découvert en feuilletant la notice du CNIT que c'est Prouvé qui est intervenu pour réaliser les vitrages. Je ne le savais pas.